Prix Félix Sabatier - 2016 "Intéressons-nous aux sources qui irriguent l’imagination de l’artiste. Son univers est un exemple de syncrétisme, il y mêle sa passion pour les individualités créatrices les plus excentriques à sa curiosité insatiable pour les histoires les plus saugrenues mises en scène dans une atmosphère carnavalesque dans sa dimension la plus subversive. On pense d’une part, aux danses macabres anonymes, aux grotesques qui illustrent les Songes drolatiques de Rabelais, au bestiaire de Jérôme Bosch, aux figures masquées de la Commedia dell’arte, aux caricatures hybrides de Grandville, aux squelettes à sombrero du graveur mexicain Posada, aux dessins surréalistes de Man Ray ou encore à l’humour glacé d’un Topor. D’autre part, son exubérance narrative est l’héritière de Miguel Cervantès et du roman picaresque, des machines de Jules Verne, des trucages de Méliès, de la paranoïa critique de Dalí ou encore des mises en scène d’Alejandro Jodorowsky. Michel Foucault disait de Don Quichotte qu’il est au confluent de la tradition nordique flamande de la fête des fous et de la tradition italienne du burlesque, on pourrait en dire autant de Jimmy Richer. Cet univers accueille des histoires empruntées aussi bien à la littérature, qu’à la science ou encore à la religion." Extrait d'un texte de Stanislas Colodiet
Conservateur en charge du département milieu XIXe - XXIe au Musée Fabre.